Voici un article sur le recrutement par les services de rens paru dans le numéro de janvier du magazine
réponse à tout :
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Je veux devenir agent secret !
par Philippe Kallenbrunn
Le quotidien des espions n’a rien de celui de James Bond ! Les métiers du renseignement demandent bien plus de cervelle que de muscle, une culture solide et des capacités d’analyse développées. Le “ métier ” vous tente ? Voici les clés qui en entrouvrent les portes.
Inutile de se leurrer, ne devient pas James Bond qui veut ! En réalité, seuls les membres du célèbre “ Service Action ” de la DGSE ont l’apparence de 007 : fausses identités, méthodes peu orthodoxes, dans un danger quasi permanent. Hors de ce microcosme, le renseignement demeure un métier intellectuel, palpitant certes, mais qui conduit rarement à traverser la brousse à la machette et à séduire les filles. En France, les agents secrets officient dans trois services : la DGSE, la DST et la DMR.
La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE)
Placée sous l’autorité du ministère de la Défense, elle protège, de l’extérieur, le territoire national, ses intérêts dans le monde et ses ressortissants. La DGSE est organisée autour de grandes zones géographiques et de problématiques sécuritaires : criminalité organisée, contre-espionnage et surtout contre-terrorisme. Ce dernier volet représente 20 à 30 % de ses interceptions. Elle fournit ses informations, glanées par des recherches et des actions clandestines, aux plus hautes autorités de l’Etat. Les membres de la DGSE, en charge d’espionner les autres pays, sont tenus à la plus totale confidentialité, y compris au sein de leur propre famille.
Comment on y entre ?
Les espions sont des fonctionnaires recrutés par voie de concours correspondant aux trois catégories de la fonction publique classique (A, B et C). Le concours le plus important est celui de délégué de la Défense nationale (cat. A). Il comporte trois spécialités : analyste, traducteur et ingénieur. La DGSE emploie plus de 4 000 personnes dont environ 60 % de civils recrutés via ces concours. Les concours menant à la DGSE sont “ top secret ” sauf pour les initiés ! On y accède par cooptation ou bien en sachant lire entre les lignes des petites annonces d’un grand quotidien. On peut aussi être approché après une formation d’élite, Sciences Po par exemple, parce qu’on y mène des travaux sur un domaine sensible. Autre particularité : après les épreuves classiques, les candidats sont soumis à une enquête très poussée et des épreuves inhabituelles. Plus de mille questions auxquelles il faut répondre à toute vitesse, sans hésiter. “ Etes-vous investie d’une mission divine ? ”, “ Croyez-vous en Dieu ? ”, “ Avez-vous des problèmes intestinaux ? ”, “ Que pensez-vous de votre mère ? ” etc. Quant aux “ honorables correspondants ”, ils sont de simples informateurs, parfois rémunérés, et reconnus pour leur expertise, qui exercent par ailleurs une profession classique.
La Direction de la surveillance du territoire (DST)
Créée en 1944 pour “ lutter contre les activités d’espionnage et contre l’ingérence des puissances étrangères sur les territoires relevant de la souveraineté française ”, la DST est aujourd’hui rattachée au ministère de l’Intérieur. Elle a subi, dès la fin des années soixante-dix, une importante évolution liée à l’apparition de deux phénomènes. D’un côté, le glissement des activités d’espionnage du secteur militaire vers les domaines économiques, scientifiques et techniques ; de l’autre, l’apparition, puis la diversification, de la menace terroriste. La DST se présente aujourd’hui comme un service de sécurité intérieure, dont la fonction essentielle consiste à suivre l’évolution diversifiée et incertaine des formes de menaces.
Comment on y entre ?
1 500 policiers environ officient à la DST, pour moitié à Paris et pour moitié en province. Commissaires, lieutenants et, de plus en plus, gardiens de la paix. Leurs missions : contre-espionnage, contre-terrorisme, défense de notre patrimoine scientifique et économique. Ils effectuent un travail de police particulièrement gratifiant, lorsqu’ils déjouent les attentats par exemple. Leurs moyens : les filatures, les interrogatoires, les arrestations... Aujourd’hui, il faut en principe faire ses armes au moins deux ans en police de proximité avant d’arriver à la DST. La paie oscille entre 1 200 e nets mensuels environ pour un élève gardien de la paix à 1 500e pour un commissaire débutant. Les étudiants en finance ou en gestion ou qui possèdent un solide bagage scientifique sont recherchés. Les pros du piratage informatique ont également une carte à jouer. S’ils n’ont rien commis de répréhensible, la DST peut les détecter et leur ouvrir la porte.
La Direction du renseignement militaire (DRM)
La DRM a été créée en 1992 pour regrouper l’ensemble des services de renseignement militaire français, jusque-là dispersés au sein des différents états-majors. Composée de militaires des trois armées, de la gendarmerie, de la délégation générale pour l’armement ainsi que de civils, la DRM est un outil à la disposition du chef d’état-major des armées, sous les ordres duquel elle est placée.
Comment on y entre ?
Pour les militaires, la sélection est sévère, mais les différentes armées proposent des concours d’officiers de renseignement avec différentes options : guerre électronique pour l’armée de terre, relations internationales pour la marine et interpréteur analyste photos pour l’armée de l’air, ces as capables de décrypter les images transmises par les satellites ou les drones. Les engagements sont de deux ans minimum, la solde identique à celles des autres services : elle démarre à environ 1 050 e bruts mensuels pour les sous-officiers, et 1 400e pour les officiers, hors primes. Côté civils, la motivation est tout autant de rigueur : un candidat sur cent en moyenne est reçu au concours d’attaché administratif. Mais les besoins sont réels et le nombre de postes devrait s’accroître. Certains concours mènent directement à la DRM, d’autres donnent accès aux services du ministère, puis éventuellement aux métiers du renseignement. Les salaires restent identiques à ceux des autres ministères : officiellement, les administrateurs civils, énarques, débutent à 1 500e nets mensuels, les attachés, titulaires au minimum de la licence, à 1 350e.
Pratique
Ministère de la Défense : 01 42 19 30 11 ou
www.defense.gouv.fr
Direction de la Surveillance du Territoire : 7, rue Nélaton, 75015 Paris (tél. : 01 45 77 95 82)
Ministère de l’Intérieur : 01 40 07 60 60 ou
www.interieur.gouv.fr
A lire :
Armées d’aujourd’hui, Délégation à l’information et à la communication de la Défense, n° 276 (décembre 2002-janvier 2003)
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