La marche Képi Blanc.
1er Jour
Une marche d'une cinquantaine de kilomètres, une ultime marche avant de devenir par la cérémonie de remise des képis blancs: légionnaire....
C'était en ce matin du 24 janvier 2006, je me souviens:
La nuit précédente, je n'arivais pas à dormir, je pensais beaucoup au lendemain car c'était enfin le jour que nous attendions tous depuis maintenant six semaines.
Ce jour là allait arriver et je savais que coûte que coûte je devais allez jusqu'au bout, pour tout ce que je rêvais, pour tout ceux que j'avais laissé las bas loin de moi sans même prendre le temps de ire un aurevoir.
Je regardais mes camarades dormir, certains bougeaient dans tous les sens, ils rêvaient sûrement de je ne sais quoi, de leurs pays, de leurs passé...
Je pensais à ma famille, à mes amis puis mes yeux sous le coup des 23 h se fermèrent.
Le lendemain matin, vers 6h, une atmosphère étrange régnait: ce lieu que nous allons quitté, cette ferme, Raissac, ce fut six semaines de défis, de moments forts, de souffrances et de camaraderie.
Dans ces moments difficiles les liens se forgent c'est bien connu; bien j'avais quand même un peu de nostalgie à quitter ce lieu devenue chère à mon coeur.
On commençait à s'équiper tous ensemble, tenue combat, fin de préparation des sac etc...
On parlait très peu entre nous ce matin là, on était tous dans notre petit univers.
Je ne suis pas croyant mais un russe orthodoxe vint me voir avec une icône de la vierge marie.
Il me dit: "D. camarade tu veux parler a elle ?"
Je lui dit: " Je veux qu'elle nous amène droit au but tous ensemble!"
On savait également entre nous que pour certain, cela allait sûrement devenir un chemin de croix car beaucoup souffrait des longues marches des jours précédents.
Notre section, la 1er Section de la 3ème CEV du 4ème RE était notre groupe, notre "meute", notre famille au sens "stricte".
Après un rapide petit déjeuner, on se rassemble par groupe de combat. Sac sur le dos, nos chefs de groupes nous regardent et nous disent qu'ils attendent le meilleur de nous, que cette marche ils l'on autrefois faîtes comme légionnaire et que cela représente le rêve de beaucoup de candidats à Aubagne, que nous n'avaons pas le droit d'échouer car nous sommes de la légion, une troupe dassault à l'histoire emplie de courage et d'acte de gloire.
Je suis placé derrière Iv. mon binôme russe. Derrière moi dans le groupe, D un allemand 1m90. Grand garçon, c'est un ancien agent immobilier venue tout droit de Berlin avec qui je paratgeais d'excellente relation. Ce fut aussi mon voisin de piaule pendant les 6 mois d'instruction. Un ronfleur aussi j'oubliais :p
Le premier groupe s'élance, on voit leur visage se fermer. Pour eux le chemin commence, ils doivent prendre une bonne vingtaine de minutes d'avance sur nous.
Quand vient notre tour, nos camardes du troisième groupe nous applaudissent en nous regardant. On les salua en leurs souhaitant bon courage.
La ferme, je commence à m'en éloigner et tous les moments passé ici me reviennent en mémoire.
Toutes ces nuits sur les pitons, toutes ces heures de garde, ces heures à apprendre les déplacements, le tir etc...
Au bout de 10 minutes de marche, nous voila sur une petite route de campagne.
Quelques automobilistes nous font des signes pour nous encourager, le sergent impose très vite son allure.
Vers 11h du matin, nous entamons une première pause.
Le temps de boire un coup, de manger un morceaux, on ne perd pas de temps on se remet en route très rapidement.
Mes rangers me font terriblement mal et ce n'est que le début. Les sangles du sac F1 nous lacèrent les épaules.
On continue, on passe les collines, les champs et les villages. Nous avançons vers notre but sans savoir quand nous arriverons, la prochaine pause ou encore le lieu de destination.
Pendant la marche je pensais à tout sauf celle-ci, on se réfugie dans un coin de notre esprit.
Seule la douleur ne bouge pas, mais on apprend à vivre avec elle. Elle devient notre compagne de voyage et apprendre à gerer cette douleur est crucial; il faut savoir ce faire mal en se disant tout simplement que l'on pourrait souffri plus, que ce n'est vraiment rien comparé à d'autre chose et que surtout nous ne devons jamais nous plaindre quoi qu'il arrive.
Mon camarade allemand de derrière, héhé je me souviens qu'il s'énervait contre lui même car il avait une douleur aux genoux. Je lui disais: "Koulva D, allez courage blade camarade..."
On marchais maintenant depuis pas mal d'heure, le soir commençais à tomber, on nous disais que le bivouac serait dans un village en hauteur à encore une bonne dizaine de kms de là.
Nous arriverons les premiers sur le lieux de repos.
Ce village était désert, aucune personne ne trainait dans les rues et j'en conclu que cela devait être "notre effet légendaire"....
Un GBC nous suit durant tout le trajet prêt à ramasser ceux qui veulent abandonner.
Dans mon groupe: 1 abandon ce jour: un camarade Hongrois.
Il monte dans le camion sous nos yeux mais sans nous regarder, il sait qu'il ne sera pas légionnaire. Ca nous donne un coup au moral mais pas le choix c'est en avant, toujours en avant que l'on ai pas fait tout ce chemin pour rien.
Lorsque nous arrivons au gymnase du village dans lequel nous alons passer la nuit, je vois pour la première fois depuis longtemps une cabine téléphonique et la tentation est grande d'appeler sa famille.
On se change, on mange, et quand j'enlève mes rangers c'est la catastrophe...Une vision d'horreur...
Je sais que le lendemain va être décisif, il nous restera 30 kms à faire.
Je tente de me soigner du mieux que possible.
Avant de dormir, je sais que je viens de finir la moitié, il m'en reste une autre partie puis ensuite c'est la récompense enfin de tout ces efforts, même si ce n'est que le début...
Cette nuit là fut ma meilleur depuis longtemps.
