La police suisse face à un forcené : « s’il le faut, on abat

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La police suisse face à un forcené : « s’il le faut, on abat

Message par Charlie Bravo » 27 Juil 2011, 06:47

Les polices romandes ont mis sur pied une stratégie pour parer au pire. Objectif numéro 1: neutraliser le forcené.

C’est un hasard du calendrier: alors qu’en Norvège un trentenaire commet un carnage en tuant plus de septante personnes, en Suisse, les patrons des polices cantonales romandes valident un projet – lancé en 2009 – destiné à diminuer le temps d’intervention en cas de tuerie. «Le projet va être transmis aux conseillers d’Etat en charge de la Police. Ils devraient l’approuver cet automne», précise l’auteur du rapport, le commandant de la gendarmerie fribourgeoise Pierre Schuwey, confirmant une information du Temps.

C’est en 2009 que le Fribourgeois et ses homologues romands ont décidé de mener une réflexion sur la question des tueries. En Allemagne, un jeune de 17 ans venait alors de tuer quinze personnes dans son ancien collège, avant de se donner la mort. «L’idée était de définir une doctrine d’engagement et de répondre aux inquiétudes de certains établissements scolaires», explique Pierre Schuwey.

Premier constat des policiers: si, lors d’une prise d’otages, il est pertinent de sécuriser les lieux, de faire appel au groupe de négociation, et de tenter de raisonner le suspect, dans le cas d’une tuerie, il faut le neutraliser. Rapidement. «S’il le faut, on l’abat. Et ce sont les premiers policiers présents sur place qui devront remplir cette mission. On ne peut pas attendre l’arrivée du groupe d’intervention», spécifie Pierre Schuwey.

Concrètement, cela veut dire que non seulement tous les policiers doivent être formés à ces situations extrêmes (voir encadré), mais surtout qu’il faut identifier ces dernières dans les plus brefs délais. «A l’étranger, il est arrivé que de longues minutes s’écoulent entre le premier appel à l’aide et le moment où il a été établi qu’une tuerie se déroulait. La situation doit donc être parfaitement cernée. Un type désespéré qui brandit une arme sur son balcon et un individu déterminé à commettre un carnage, ce n’est pas la même chose.»

Mais comment savoir, en quelques minutes, de quoi il retourne? «En posant, par exemple, une série de questions-clés, claires et précises, répond Pierre Schuwey. C’est une question de sensibilisation des policiers.»


«Il faut de la chance»

Cette stratégie serait-elle suffisante en cas de confrontation à un individu aussi bien organisé que l’auteur de la tuerie norvégienne, qui a préparé son coup pendant plusieurs années? «Notre défi, c’est de diminuer le temps d’intervention. Après, il faut toujours un peu de chance sur le terrain, répond Pierre Schuwey. Lors du drame du Gothard, il y a dix ans, où plus de dix personnes ont perdu la vie après un accrochage entre deux camions, entre 30 et 40 gardes-frontière et plusieurs policiers ont pu agir très rapidement car ils se trouvaient à proximité du tunnel. Cela a permis d’éviter que le bilan ne soit encore plus lourd.»


La police se prépare au pire à Savatan

A Savatan (VS), où sont formés policiers vaudois et valaisans, cela fait plus d’un an que les agents se préparent pour affronter le pire. «Nous essayons de reproduire des situations d’exception, explique le directeur de l’Académie de police, Alain Bergonzoli. Nous recevons des infos sur des tueries, nous décortiquons le mode opératoire. Nous pouvons visionner des vidéos qui ne finissent pas sur YouTube. Nous avons affaire à des gens hyperpréparés, très bien équipés et au sang-froid incroyable.»

Alain Bergonzoli explique que la première étape consiste à comprendre dans quel processus d’intervention on se trouve. «Puis on regarde comment entrer dans un délai très court dans un lieu confiné ou non. Ensuite, le policier apprend comment intervenir le plus rapidement possible. Enfin, il passe à l’acte. Vous savez, même si on a du mal à se dire qu’une tuerie peut arriver chez nous, il faut avoir le courage de reconnaître que c’est possible. D’où la nécessité de se préparer au mieux.»

Selon Pierre Schuwey, si les responsables politiques valident la stratégie élaborée, l’ensemble des policiers pourraient commencer à suivre une formation en 2012.


Le Matin Suisse
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Charlie Bravo
 
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Re: La police suisse face à un forcené : « s’il le faut, on

Message par marchall » 27 Juil 2011, 11:36

radicale les suisses mais il faut ça
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