Le dossier du second porte-avions renvoyé à l'automne
Aucune grande annonce concernant le projet de porte-avions franco-britannique ne devrait intervenir avant le début de l'automne. Après l'agitation qui a précédé l'élection présidentielle française, ingénieurs et architectes navals ont repris le cours normal de leur travail, conformément au planning fixé à la fin de l'été 2006. Dans l'Hexagone, DCNS et sa filiale, MOPA2, sont en charge de la maîtrise d'oeuvre du programme. Pour le groupe, il n'y a pas encore urgence, le dernier contrat portant sur les études de définition détaillées du bâtiment couvrant la période allant de septembre 2006 à septembre 2007.
Vu les incertitudes politiques pesant sur le projet et la volonté de Jacques Chirac et de Michèle Alliot-Marie de le voir aboutir, les industriels avaient été priés, cet hiver, de rendre au plus vite leur copie afin qu'une décision soit prise par Paris et Londres. Il s'agissait, selon l'ancien ministre de la Défense, de rendre le programme « aussi irréversible que possible ». Les premières estimations ont, néanmoins, démontré qu'il serait impossible de tenir dans l'enveloppe budgétaire fixée, soit 2.5 milliards d'euros, sans renforcer la coopération avec les Britanniques (notamment par la réalisation de blocs en commun). Or, de chaque côté de la Manche, les partenaires industriels ne sont pas parvenus à se mettre d'accord avant le premier tour de la présidentielle française et la fin de la cession parlementaire en Grande-Bretagne (le 29 mars).
A l'issue du scrutin, Nicolas Sarkozy, qui s'était déclaré pendant la campagne favorable à la construction d'un second porte-avions, a finalement été élu. Le nouveau chef de l'Etat aurait évoqué ce dossier avec Tony Blair, lors du récent sommet du G8 en Allemagne. Gordon Brown, le successeur du premier ministre britannique, pourrait présenter le projet au parlement en octobre. Pour que la coopération aboutisse, il faudra cependant que Français et Britanniques s'accordent sur le partage industriel et les réductions de coûts escomptées. Si c'est le cas, le contrat pourrait être signé fin 2007 ou début 2008. La livraison du bâtiment de la Marine nationale, dont la coque doit être construite à Saint-Nazaire, chez Aker Yards, interviendrait en 2014. Pour mémoire, Michèle Alliot-Marie a autorisé la commande des catapultes du porte-avions à la fin du mois d'avril. Ces équipements stratégiques seront fournis par les Etats-Unis, seul pays à maîtriser cette technologie.
source : meretmarine.com