Personnes barricadées ("forcenés")

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Personnes barricadées ("forcenés")

Message par savage » 16 Nov 2004, 19:06

Le terme "personne barricadée" définit tout individu qui, à partir d'une position préparée résiste aux membres d'un GI. Les actes commis durant cette période changent les tactiques habituelles utilisées pour déloger une personne barricadée.

Une personne barricadée peut être un sniper, une personne avec un otage, un groupe de fanatiques, ou même un criminel découvert lors de son délit, et qui adopte une position défensive derrière le comptoir du magasin.

En utilisant les techniques de nettoyage de pièces, connaissances du combat, entrée tactique, nettoyage d'escaliers, combat individuel, sauvetage d'otages, anti-sniping et informations complémentaires une personne retranchée pourra être délogée.

-1. Les membres d'un service de sécurité publique arrivent sur la scène à la suite d'un appel/d'une plainte, d'un ordre, ou lors d'une patrouille de routine si leur attention a été éveillée. C'est à eux de vérifier si tous les éléments d'une situation de suspect barricadé sont réunis.

-2. Une fois certains, ils doivent appeler des renforts, et faire tous les efforts possibles pour contenir la situation.

-3. Le GI appelé sur place sera conduit dans un endroit sûr pour s'équiper (hors de vue de la zone du suspect).

-4. L'officier en charge du GI est envoyé sur le site pour collecter tous les renseignements et informations possibles (témoignages des riverains, indices, etc).

-5. Il va assigner aux autres membres les tâches requises pour sécuriser le périmètre (délimiter la zone, évacuation des civils, mise en place d'un poste de commandement, dévier la circulation, etc).

-6. Premiers contacts (vocaux) avec le suspect établis. Des efforts passifs doivent être faits pour neutraliser le la situation. Des membres de la famille du suspect peuvent être amenés sur place, responsables religieux, amis, psychologues, etc: toute personne susceptible de lier un contact avec le suspect (si possible utiliser le téléphone).

-7. Pendant ce temps là, des plans de l'immeuble (du site) doivent être étudiés, si ce n'est pas possible, le maximum de renseignements est collectés auprès des personnes connaissant le site (employés, ouvriers, voisins, etc). Il faut au minimum leur demander de dessiner un schéma des lieux.
Coordination pour couper le courant, l'eau et le gaz. Les équipes d'assaut sont brieffés et mise en position. L'équiepement nécessaire est distribué ou mis en place pour utilisation.

-8. Sur décision de l'officier en charge du GI, et en dernier recours, des mesures actives sont prises pour déloger le suspect.

-9. La force minimale demandée est requise. La phase d'action dépend de la situation, mais aussi beaucoup du pouvoir politique en place et de ses consignes.

NOTE: Il est impératif que les premiers membres de services de sécurité arrivés sur place donnent les informations importantes pour se diriger afin d'éviter que le GI ne débarque au milieu d'un champs de bataille. Aussitôt après l'arrivée des renforts adéquats, la zone doit être isolée (totalement contenue et "cordonnée" et les innocents évacués).

Tous les efforts doivent être entrepris pour régler la situation passivement. Dans certains cas des mesures actives immédiates doivent être prises pour protéger des personnes innocentes présentes sur le lieu.
Si un poste de commandement est établi, il doit être assez éloigné de la scène de conflit pour donner une certaine facilité de mouvement pour les unités qui arrivent et une zone sûre pour préparer un plan d'action.


CONSIDERATIONS PSYCHOLOGIQUES DANS LES PRISES D'OTAGES:

Il y a trois principales personnes impliquées dans les prises d'otages: le criminel, le sociopathe (déséquilibré mental), et le terroriste.


Le criminel:

Ces individus sint pris sur le lieu de commission de l'infraction. Ils n'ont pas prévus de prendre des otages. A son arrivée sur place la police doit bloquer toutes leurs possibilités de fuite. Réalisant que leur situation est désespérée, ils vont souvent prendre des otages pour éviter leur arrestation, et avoir une monnaie d'échange pour marchander leur fuite.

Au début, une situation de prise d'otages de ce type est assez explosive. Au fur et à mesure que le temps passe la situation se calme peu à peu. On pourrait dire que plus l'otage passe de temps avec le criminel dans cette situation stérile, et mieux c'est, cela augmente ses chances de survie.

Au début le preneur d'otages maîtrise la situation, mais avec le temps le GI à travers ses efforts pour contenir et isoler la situation, pour préparer les équipes d'assut et le matériel nécessaire gagne en contrôle. Le GI peut opérer cet inversement de tendance en gardant un profil bas: armes à l'intérieur de leurs étuis, réduction de personnel en uniforme. Il faut garder les équipes d'assaut en dehors du champs de vision. Eloigner les curieux.

Une fois la situation stabilisée le GI doit contacter le preneur d'otages et entamer les négociations. Le téléphone est la meilleure méthode pour cela. Le négociateur doit avoir les mains libres durant toute la négociation (dans les limites de la loi). Il faut se souvenir que le preneur d'otages est sûrement effrayé à l'idée d'être tué ou blessé. C'est seulement une fois que les choses auront repris une apparence de normalité qu'un dialogue constructif pourra commencer. A partir de ce moment là le criminel peut recommencer à réfléchir de manière rationnelle, et peut être se rendre ou libérer l'otage.

NOTE: Le preneur d'otages doit être assuré que si il relâche son otage il ne sera pas tué, aucun mal ne lui sera fait. Une fois la normalité retrouvée le criminel est la seule personne à pouvoir se rationnaliser.


Le sociopathe:

Ce type d'individu est sans aucun doute la plus dangereuse personnalité rencontrée dans une situation de prise d'otages. Ces personnes portent souvent un regard négatif sur la société. Il faut préciser que ces personnes n'ont aucun sens du bien et du mal lorsqu'ils sont eux-mêmes impliqués., ils n'ont jamais été dans des situations où tout était sous leur contrôle. Une prise d'otages est donc une nouvelle expérience pour eux, ils n'ont aucune idée sur la manière de la diriger. Cela devient une frustration pour une personne qui a déjà du mal à se contrôller elle-même.

Pour un tel homme une telle situation est synonyme de différents problèmes: contrôler l'otage, contrôler la situation, et enfin se contrôler lui même. Cela fait trop de paramètres à maîtriser.
Dans certains cas l'otage lui donne la chance de prouver qu'il est un homme, ou de pouvoir accomplir quelquechose. D'un autre côté cet homme peut ressentir des pulsions d'auto-destruction, et forcer les membres des forces de l'ordre à prendre sa vie.

Un exemple en est lors de certains détournements, le suspect formule des demandes et des souhaits irréalisables. Son but est de forcer le GI à résoudre la situation par la force, c'est à dire la neutralisation du sociopathe. Les personnes aux tendances suicidaires voient la situation de la prise d'otages comme une réponse à leur propre désir de mourir.


Le terroriste:

Le plus souvent ces personnes sont politiquement, religieusement, ou socialement orientées.
Les situations de prise d'otages sont bien plannifiées à l'avance par ce genre de personnes. Une cible d'importance est choisie afin d'attirer l'attention, ainsi leur cause sera connue par un grand nombre de personnes. Ils peuvent aussi utiliser les otages comme monnaie d'échange (parfois les otages sont de simples citoyens). Cet acte a comme fonction primaire de prouver au simple passant combien il est vulnérable, malgré la présence de la police dans la rue.

Les terroristes (normalement opérant en groupe) sont généralement bien armés, équipés et entraînés pour cette situation. Ils ont une profonde conviction en leur cause. Le fait qu'il soit un groupe ajoutte à leur force. Cela leur donne plus de courage et de motivation, ainsi que la possibilité de manipuler la situation à leur avantage.

A partir du moment ou des terroristes opèrent en groupe, une dynamique de groupe peut être un moyen de les battre. Si un manque de confiance, peut être insuflé dans leur groupe cela les affaiblira.
On peut aussi créer des doutes dans leurs esprits à propos de leur cause.
Des informations fournies par l'officier en charge doivent être fournies aux médias. Très peu de terroristes donneront leurs vies pour une cause inconnue du grand public.



Négociations:

A ce moment de la mission il faut savoir qu'il existe différentes optiques opérationnelles et doctrines concernant ce genre de missions (dépendent en partie de la personnalité du suspect, et des instructions données par le pouvoir politique)


Doctrine "dure":

Le suspect est amené à la conversation (même avec un porte voie, mais toujours depuis une position à couvert) pendant que les équipes de tireurs d'élite se positionnent à des emplacements de tir permettant un coup sûr au but si nécessaire.

Si la scène se passe à l'intérieur (sous-sol, ou pièce sans fenêtres) où un sniper ne peut pas observer le suspect, les tireurs devront essayer de trouver une position de chaque côtés de l'emplacement du suspect. Toutes ces actions peuvent se dérouler pendant que la conversation se tien avec le suspect, ou s’il est certain que le dialogue n'aura pas lieu, ou n'aura aucun résultat.

Même si le suspect ne répond pas aux appels, le bruit de la corne de brume, ou la voix du négociateur et son mégaphone distrairont assez le suspect pour permettre aux éléments du groupe d'intervention d'atteindre leurs positions avec une vitesse et une sécurité relative.

Aussitôt que les tireurs d'élite sont en position, ils doivent régler leurs fusils et étalonner leurs lunettes de tir afin de permettre un tir à la tête. Il faut pour cela que toutes les tentatives "non violentes" (négociations, fumée, gaz lacrymogène) aient échoué! Observer le suspect. Si à un quelconque moment la trajectoire de son arme ne menace plus l'otage il peut être neutralisé.

Si un gilet pare-balles est disponible, un membre du groupe d'intervention doit approcher le suspect, tout en restant hors de la ligne de feu des snipers, pour le ceinturer. Le point primordial de cette technique est qu'une fois le suspect et l'otage contenus, il ne leur est pas permit de quitter la zone, la logique étant qu'à l'extérieur dans la rue, des dizaines d'otages potentiels sont disponibles. Ce point doit être particulièrement travaillé à l'entraînement.


Doctrine "douce":

Lorsque tout a été essayé, il est permis au suspect de se déplacer. Le groupe d'intervention apaisera le suspect au degré minimal pour assurer la survie minimale de l'otage. Il faut noter que les tireurs sont continuellement préparés à prendre l'avantage d'un tir à la tête.
Eventuellement, le sujet aura à faire avec, peut-être qu'il aura à libérer l'otage. Peut-être qu'il tuera l'otage quand le moment viendra, et en aura encore deux ou trois autres!


Procédure lors de prises d'otages:

La police habituelle (gardiens de la paix) appelée sur les lieux sera la première à identifier la situation comme étant une prise d'otages. Il est extrêmement important que ces premiers policiers à arriver sur le site soient entraînés un minimum pour savoir quelles mesures prendre.

1) Contenir le suspect et ses otages avec le minimum de personnel.
2) Etablir un périmètre interne pour par la suite contenir le suspect.
3) Notifier la situation au quartier général.
4) Diriger le placement des forces de l'ordre à leur arrivée sur place.
a. périmètre interne, comme demandé.
b. périmètre de la scène.
c. périmètre extérieur.
Note: Ces actions peuvent être ordonnées par un chef d'unité s'il arrive rapidement, ce qui est recommandé.
5) Garder la force (armes, équipes spéciales, équipement) disponible hors de vue, ou peu visible.

Les forces de l'ordre répondant à un appel de prises d'otages devront venir sans sirènes ni lumières.

A l'arrivée du chef d'unité une zone de réunion doit être mise en place. Cela est suivi par l'établissement d'un périmètre extérieur. Ce périmètre gardera les innocents hors de la zone d'opération, et sera un point de passage pour les individus évacués de la zone après vérifications des identités par les forces de l'ordre.

Il faut noter que cette zone de commandement et le périmètre extérieur doivent être situés assez loin de la zone d'opérations afin d'éviter que le suspect n'observe ce qui s'y passe.
Tout personnel qui arrive en renfort sur la zone d'opérations sera dirigé vers la zone de réunion, où se trouvera un poste de commandement opérationnel.

La raison pour laquelle toutes ces actions doivent se faire d'une manière "implicite", peu ostentatoire, est que les prises d'otages sont réellement une situation explosive. Au début le suspect possède l'ascendant. Il est très excité et préoccupé pour sa sécurité. La démonstration d'un personnel de police nombreux ou d'unités d'élite ne fera rien d'autre que l'exciter encore plus, à un point où il pourrait en arriver à tuer un otage. Pour cette raison les armes devront être autant que possible dans leurs étuis après avoir contenu le suspect.

Une fois le suspect contenu, et si les otages sont toujours en bonne santé, le rapport de forces commence à s'inverser en faveur des forces de l'ordre (NB: plus longtemps l'otage reste avec le suspect, et moins l'otage ne risquera d'être abattu).

Une fois que la situation est stabilisée, les premiers policiers sur place dans la zone du périmètre intérieur seront remplacés par les membres du groupe d'intervention. Cela doit se faire le plus naturellement possible. Une fois que celà est accompli, le chef d'unité devra décider comment prendre en mains la situation.


Si possible: négocier. Contacter le suspect, si possible au téléphone. Il faut acheter du temps, pour prendre les plans de la zone, trouver des personnes connaissant le suspect , et échafauder un plan. Une personne compétente et entraînée à la négociation devra parler avec le suspect et maintenir la communication.
Il doit être clair pour tous qu'à aucun moment des armes ne seront données au suspect, ni à aucun moment des membres des forces de l'ordre ne devront se substituer elles-mêmes aux otages.

Le négociateur devra faire prendre conscience au suspect qu'il n'est qu'un maillon de la chaîne, et que toutes ses décisions devront attendre l'aval de ses supérieurs. Cela fera gagner du temps pour le groupe d'intervention et pour les otages. Si le suspect refuse de parler au négociateur, essayer une autre personne. Essayer de garder les médias hors de la zone. Leur présence pourrait redonner de la motivation au suspect.

Avec le temps, la fatigue agira sur le suspect. Il commencera également à comprendre pleinement son erreur, et dans beaucoup de cas sera capable de se rationaliser. Ceci est la première étape vers la résolution de la situation.


Durant la période où le négociateur parle avec le suspect, le périmètre intérieur devra se rapprocher très doucement de la zone où le suspect se trouve afin de permettre un tir de neutralisation définitive (si nécessaire). Les équipements spécifiques doivent arriver à la zone de réunion pendant ce temps là: équipes de pompiers, ambulances, équipement spéciaux. Toutes ces équipes doivent se déplacer sans leurs sirènes.

Afin d'éviter de rajouter à la confusion, uniquement les personnes requises à la zone de réunion seront tolérées à rester. Les membres non nécessaires doivent quitter la zone et reprendre leurs tâches habituelles. Essayer de garder le personnel des médias à un endroit de la zone de réunion où chef de l'unité pourra les renseigner.

Une fois toutes ces précautions et mesures mises en place, il ne reste plus qu'à attendre que le suspect se rende, ou que l'ordre d'assaut soit donné. Il y a certaines situations où le suspect peut se déplacer avec l'otage sous son contrôle. Dans ce cas, le suspect sera suivi par du personnel entraîné vers n'importe quelle zone où il pourra à nouveau être contenu. On peut être amené à laisser le suspect quitter la zone à cause de la présence de trop nombreux innocents (centres commerciaux, etc).


Faits "divers":

Si le suspect possède plusieurs otages et tue l'un d'entre eux, il est presque certain qu'il tuera les autres. Cette action appelle une réponse immédiate par un tir de neutralisation effectué par l'un des snipers, ou en donnant l'assaut.

Les meilleurs moyens de communication avec le suspect sont (par ordre de préférence):
le téléphone (aide à retrouver la normalité de la situation),
contact face à face (le négociateur doit porter des vêtements civils),
corne de brume,
radio,
télévision.

Si vous devez donner au suspect une radio de la police pour communiquer avec lui, il faut absolument utiliser une autre fréquence (ou même un autre moyen de communication) pour communiquer avec les membres de l'unité sur la zone d'opérations.

Les trois étapes de base pour résoudre une prise d'otages sont:
CONTENIR ISOLER APPREHENDER


Etapes à suivre:

- établir un périmètre intérieur
- établir un périmètre extérieur de contrôle
- réguler le flux de forces de l'ordre non désirables
- établir un poste de commandement
- évacuer les civils
- faire venir un négociateur et une équipe d'intervention
- placer les équipes en position, remplacer les agents en faction du périmètre intérieur par des membres du GI
- obtenir la meilleure position tactique possible
- négocier
- se préparer à bouger si l'ordre en est donné

Incidents isolés: Le suspect s'est lui même isolé dans une pièce précise d'un grand bâtiment, ou sur le toit. Dans ces cas là, les forces de l'ordre auront un contrôle total sur ses mouvements et itinéraires de fuite.

Résumé des trois personnalités:

1. Le criminel.
Il commence à reprendre sa raison et son jugement une fois le début de la crise passé.

2. Le terroriste / fanatique.
Garder les médias loin de cet individu, cela augmente son désir de tuer. Très peu voudront mourir pour leur cause sans publicité.

3. Le déséquilibré mental / sociopathe:
Il est totalement imprévisible et très dangereux. Il peut passer par différents états psychologiques: paranoïa, schizophrénie, impulsivité, etc.

Syndrome de Stockholm:
Les otages peuvent sympathiser avec le suspect. C'est un phénomène que les forces de l'ordre doivent comprendre. Pour certaines raisons, les otages qui restent longtemps avec le suspect peuvent commencer à s'identifier à lui. Parfois ils l'aideront même (directement ou indirectement).
Il y a eu certains cas où des ex-otages ont refusé de témoigner contre le suspect qui les avait pris en otages, et d'autres où les otages ont refusé de s'enfuir alors qu'ils en avaient l'occasion.
savage
 
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