Groupes d'Intervention et médias

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Groupes d'Intervention et médias

Message par savage » 16 Nov 2004, 18:54

Aujourd'hui plus que jamais un groupe d'intervention doit faire face au fait que tôt ou tard, il aura à rentrer en contact avec les médias, qu'il les apprécie ou pas. L'une des responsabilités d'un GI appellé pour résoudre une situation de crise est de rapporter les faits aux médias.

Il est donc nécessaire de "tenir" les médias d'une manière ordonnée et efficace. Toute nouvelle rapportée est plus ou moins déformée, et quelque soit les informations apportées par le GI elles trouveront toujours leur place dans un flash-info de dernière minute.

Un appel d'urgence pour un GI (que se soit une émeute importante, prise d'otages, suspect barricadé, alerte à la bombe, détournement, arrestation d'un criminel, etc) attirera l'attention des médias, essentiellement la presse locale, et selon la situation, la presse nationale ou internationale. Il est important d'avoir un plan préparé à l'avance pour s'occuper des médias, afin qu'ils puissent travailler avec (et pour) le GI, ou au moins pas contre le Gi.

Les médias d'actualité sont intéressés par les faits, pas les rumeurs. Si le GI fournit les faits nécessaires d'une manière précise, efficace, et régulière, la plupart des médias les rapporteront tels quels. Si le GI ne donne aucune information, des rumeurs vont commencer à courir sur la situation, et seront interprétées et rapportées par les médias comme étant la vérité.

Le stress et la pression d'une crise peuvent réduire le type d'information qu'il faut habituellement fournir. Ceci doit être fait en tant qu'effort "collectif", incluant le porte-parole, le chef d'unité, le préfet, officiers en charge de l'affaire, etc., ainsi que toute autre unité impliquée.

Comme c'est un effort collectif, il est nécessaire de ne parler que d'une seule voix, surtout si différents services sont impliqués, chaque sous-branche ne doit pas parler dans son coin. Il est ensuite nécessaire avant de commencer toute conférence de presse de pouvoir répondre aux questions: qui, quoi, où, quand, pourquoi et comment.


La logique doit dicter quelles informations seront fournies au public. Evidemment il ne faut jamais donner d'informations qui pourrait compromettre l'opération. Dans le passé les médias ont été "l'instrument" d'aide aux GI en positionnant leurs caméras d'une certaine manière afin de ne pas révéler les mouvements et activités du GI. Il y a deux exemples différents: Le premier en 1992, lors de la prise d'otages dans une école maternelle des Hauts de Seine. Le RAID avait pu installer une caméra (grâce à une femme médecin des pompiers) permettant d'épier le forcené, et le second à Waco, au Texas. Les journalistes ont filmé en direct les préparatifs de l'assaut du GI, et les suspects barricadés ont pu riposter.

Le nombre de morts et les dégâts matériels ont été incroyablement élevés). Il faut garder en mémoire que ce travail commun des médias et GI est le résultat de relations développées dans l'honnêteté et la coopération, et cela depuis longtemps avant la crise.

Il n'y a pas de recette miracle lorsqu'il faut traiter avec les médias, ou avec le public en général, juste être honnête et fair-play en gardant à l'esprit que le public a un intérêt légitime à savoir ce qu'il se passe en cas d'alerte ou de menaces.

Lors du traitement d'une crise la vitesse est importante. Le GI doit coordonner et parfois diriger les relations publiques avec les médias d'actualité. Par exemple, si il faut faire l'annonce qu'un policier a été tué en service. Il est important que les forces de l'ordre travaillent les médias et les services de relations publiques avant la mort d'un membre des forces de l'ordre.

Cela ne ferait qu'ajouter au traumatisme de la famille du défunt de découvrir cette nouvelle en allumant la télévision pour les nouvelles du soir, ou en découvrant une meute de journalistes devant sa porte. L'information doit passer par les différentes étapes des canaux officiels. Des notifications spéciales doivent parfois être données en premier dans certaines situations.


Conférence de presse:

Avant toute conférence de presse, un dossier de presse doit être rédigé avec toutes les informations pertinentes, et distribué aux membres des médias. Cela évitera au porte-parole du GI d'avoir à répondre sans arrêt aux mêmes questions. Avec les moyens actuels il n'y a aucune excuse pour ne pas pouvoir rédiger un bon dossier de presse pour les médias.

Il faut aussi considérer qu'il faut informer la presse dans un ordre d'importance donné, malgré que les caméras des reporters soient aussi rapides à se rendre sur place que le GI. S’il est décidé que les médias seront tenus informés, cela doit être fait dans cet ordre:

stations de radios locales,
stations de télévisions locales,
journaux quotidiens,
journaux hebdomadaires,
puis tous les autres médias.


Si la crise est d'un intérêt national, les organes de presse officiels (exemple: Associated Press aux Etats-Unis, ou l'AFP en France) seront informés en premiers. Lorsqu'une crise survient, il est trop tard pour chercher leurs numéros de téléphone. Il faut le faire en période "calme" afin d'établir des relations de longue durée avec ces agences.


Il y a une grande différence entre les relations publiques et la publicité. Les relations publiques désignent l'effort pour informer le public à propos d'une situation spécifique, un évènement, un service, une personne, et en susciter une bonne opinion. La publicité est simplement faire connaître la situation, l'évènement, le service ou la personne au public. La publicité peut être bonne ou mauvaise.

Par exemple un membre des forces de l'ordre qui tue (en légitime défense) un terroriste en train de commettre un attentat est une bonne publicité. En revanche, si des membres des forces de l'ordre abattent par inadvertance un enfant innocent, cela est une mauvaise publicité.
L'objectif des relations publiques et de générer une bonne publicité, et éviter, ou amoindrir la mauvaise publicité. Généralement une mauvaise situation peut devenir encore pire si les forces de l'ordre ignorent la presse, ou limitent leurs investigations. Une situation peut tourner au désastre en essayant de cacher l'affaire.


Il faut garder un carnet d'informations. Cela aide à garder une trace des questions en cas d'urgence. Cela peut aussi contrôler les rumeurs avant qu'elles ne se répandent, ou si ce contrôle ne fonctionne pas, d'au moins pouvoir les suivre et les remonter. La personne en charge de la communication devra tenir ce carnet, en voici quelques rubriques:

date,
heure,
thème de la question/de la rumeur,
auteur de la demande (+ téléphone),
action prise/action déléguée etc.


Comme dans tout métier ou occupation (et à plus forte raison dans un GI) il y a une chaîne de commandement à suivre. Il faut être certain avant le début de toute crise que tout le monde connaisse et respecte cette chaîne. Cela rendra la répartition des tâches plus aisée.

Voici un exemple:

chef d'unité,
chargé de relations publiques,
liaison,
porte-parole,
médias.



Les activités de liaison doivent être mises en place à chaque appel d'urgence. L'objectif de la liaison est de contacter le service approprié: local, régional, national. De même, les unités de premiers soins (ambulances) et première alerte (pompiers) seront prévenus, ainsi que les volontaires (exemple: l'armée du salut en cas de catastrophe naturelle). Pour les interventions longues il faudra préparer une salle de repos avec du café chaud, sandwiches, rations, biscuits, etc.

Les compagnies de services publics (gaz, électricité, eau, etc.) doivent aussi être prévenues, et il est extrêmes important d'avoir leurs numéros de téléphone à portée de main avant même le début de la crise
(il est parfois nécessaire de couper le gaz avant un assaut, ou épuise le forcené par un manque de courant, ou monneyer la remise du chauffage contre un otage, installation d'une ligne directe entre le poste de commandement et le forcené, etc.)

Les suggestions de ce dossier sont uniquement les principes de base utiles aux GI. Il est nécessaire d'y inclure la politique propre de chaque GI dans ses relations avec les médias.

Article à caractère purement informatif. Copie interdite.
savage
 
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