Eli Cohen, l'espion du Mossad en Syrie

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Eli Cohen, l'espion du Mossad en Syrie

Message par matkal » 27 Sep 2006, 06:39

"En qualité de frère d'Eli Cohen, je me présente devant vous, aujourd'hui, pour expliquer la raison et le but de cette rencontre.

Certe, beaucoup de livres existent à ce sujet, mais expliquer pourquoi, ce nom a si vivement marqué les consciences des Israéliens, des Israélites et de nombreuses populations du globe, c'est toute autre chose.

[...]

Il s'agit d'une histoire d'éspionage qui a fait beaucoup de bruit dans le monde entier, il y a une génération. Eli Cohen , est né en Egypte à Alexandrie. Jeune homme mur, il a décidé d'immigrer en Israel. Quelques mois après son arrivée, il a été sélectionné par les Services Secrets de l'Armée dans la tentative la plus audacieuse de s'infiltrer en Syrie dont les fortifications du plateau du golan bombardaient, incessamment les kibutzims et les agriculteurs vivant sur la frontière nord de notre territoire .

En Egypte, Eli avait des attaches avec le mouvement des jeunes sionistes. En 1949, Eli et tous les étudiants juifs furent expulsés de l'Université Farouk en raison de leurs activités sionistes. En 1956, date de la campagne du Sinai il fut emprisonné et un an plus tard expulsé du pays.

A peine integré en Israel, il fut recruté par nos Services d'Intelligence qui savent aisément identifier le profil de l'homme qui répond à leurs besoins: excellente mémoire, maitrise de la langue arabe, loyauté, audace, haute motivation et apparence simple et plaisante.

Sans perdre de temps, il devait s'habituer à l'identité de Kamel Amin Tabet et effectuer une mission trés risquée mais vitale pour Israel.

Les instructions des Services d'Intelligence consistaient à s'installer en Argentine et a se faire connaitre comme homme d'affaire brillant et surtout à établir des contacts avec l'élite syrienne de ce pays. Trés rapidement, Eli devint le célibataire le plus recherché de cette communauté.

En 1961, il reçut l'ordre de passer en Syrie. Il lui fallut du temps pour développer des relations amicales avec les dirigeants de ce pays. Trois facteurs contribuèrent à cette réussite, les réceptions luxueuses dans sa résidence, l'expression de ses profonds sentiments nationalistes et la disponibilité des fonds dont il les faisait profiter.

La résidence d'Eli était située dans le quartier Abu Romana face au quartier génèral de l 'Armée et dans cette villa se déroulaient les récéptions des membres du gouvernement et leurs invités.

Eli savait utiliser ses compétences pour pénétrer dans la puissante base syrienne. En un temps relativement court, il réussit à nouer des liens étroits avec les plus hauts échelons de la société syrienne.

Ce mode de vie dura quatres années pleinement actives et fructueuses. Il communiqua quotidiennement à ses chefs en Israel des renseignement relatifs au caractère et à la conduite des dirigeants et des officiers syriens , aux relations entre la Syrie et la Russie, aussi entre la Syrie et les autres pays arabes, leurs plans d'attaquer Israel et saboter leurs sources d'eau.

Eli s'intéressait à la politique . De ce fait, il s'arrangeait pour participer aux réunions du parti nationaliste "Baath". C'est de là qu'il reçut plusieurs invitations pour se rendre sur les lignes frontalières et recueillir d'importantes informations sur les fortifications construites par l'armée syrienne. C'est dans ce cadre politique qu'Eli rencontra les plus importants dirigeants de l'administration et connu le Président syrien le Général Amin El Hafez.

Eli etait obssédé par la survie d'Israel. Les dangers que représentait la frontière syrienne etaient pesants. Il lui incombait , donc, d'agir efficacement.

Les relations d'Eli avec les plus hauts rangs des officiers de l‚armée Syrienne étaient étroites et conséquemment il obtenait d'eux les informations essentielles, indispensables et vitales qu'il transmettait à ses supérieurs en Israel. Ces renseignements accordaient à Israel la possibilité de connaitre l'ennemi sur son propre terrain, sous tous les aspects, de manière précise et crédible.

Selon la presse arabe, Eli était un membre actif du parti " Baath" Il tenait des discours dans les assemblées publiques et a meme dirigé une grande campagne pour recueillir des fonds permettant le financement des activités de ce parti.

Le Président Amin El Hafez était un ami intime d'Eli, cette amitié naquit en Argentine ou Amin El Hafez servait d'attaché militaire. Eli qui été planté comme homme d'affaires intelligent riche et sympathique s'est permis d'offrir un manteau de fourrure extrèmement cher à la femme du président Madame El Hafez. Les dames de ce grand cercle qui réunissait ministres, généraux, représentants de l'administration, de la presse , de l‚économie et autres secteurs de la vie, étaient enchantées par Eli et lui fournissaient en toute liberté et sans réserve des renseignements de valeur inestimable.

Eli prit la responsabilité de concilier l'ex ministre Salah Elbitar qui était en exil à Jericho avec le parti nationaliste. Une autre mission consistait à accompagner le chef du commandement arabe uni responsable du projet de déviation des sources du Jourdain,visant a minimiser l'approvisionnement des eaux dont Israel a besoin et de ce fait, augmenter le taux des sels et des minéraux du lac de Tiberiade supprimant ainsi l'élément vital d'Israel et de sa population.Eli a transmis les details complets de ce programme. En 1964 il était appelé à revenir en Israel pour s'expliquer à ce sujet. Afin de ne pas etre identifié, il apparut derrière un rideau et répondit à l'interrogatoire des Officiers de Tzahal, Armée de Défense d'Israel.

Au terme de cette réunion, les experts israeliens qui étudièrent ce plan conclurent que ce programme avait pour but d'empecher 100 millions de mètres cubes d'eau de couler dans le pays et les conséquences signifiraient le blocage du développement du Negev, soit la region sud du pays ,d'une part, et la réduction d'un tiers des eaux qui coulent dans le conduit national, perte considérable dont le resultat serait d'augmenter le pourcentage de sel dans le lac de Kineret.

Aussitot, Israel prit la décision ferme de saboter toute tentative de diversion et d'empecher les syriens de parvernir à leurs fins, mais en méme temps de minimiser les assaults que pourraient causer une guerre totale. En Novembre 1964, pendant qu'Eli se trouvait encore à Tel Aviv , les syriens decidèrent de devier le cours de la rivière Banias et, les travaux furent entrepris simmultanément sur quatres sites différents.

Le 13 Novembre , les postes syriens ouvrirent le feu sur les gardes de Tzahal et bombardèrent les kibutzims Dan, Dafna, et Shaar Yachouv. Pour faire taire les sources de tir de l'ennemi, Tzahal n'hésita pas d'alerter 40 avions de combat et d' expédier le nombre de chars necessaires pour bombarder les positions de l'ennemi. Les pertes étaient très lourdes et les dégats très sérieux.

Les actions audacieuses d'Eli Cohen dans le territoire ennemi ne sont pas des légendes. C'est grace à Eli Cohen que tous les plans des Syriens aboutirent à l'échec. C'est encore grace à cet homme audacieux que l'armée Israelienne fut capable de capturer les hauteurs du Golan en une guerre éclair avec le minimum de pertes en vies humaines. C'est toujours , grace à ce frère inoubliable qu'Israel jouit à ce jour d'une grande sécurité sur la frontière nord du pays.

Les exploits héroiques d'Eli Cohen, roi-des espions Israeliens, ont fasciné l'imagination de milliers de personnes. Meme les dirigeants de la Syrie et des autres pays arabes ont secrètement admiré ce champion olympique du monde d'espionage.

Les circonstances de son arrestation et le fait d'avoir été le seul agent secret Israélien condamné à l'échafaud ont suscité des vagues de soucis, de détresse et d'inquietude au sein des Israéliens et des juifs de la Diaspora. Pour récompenser le courage et le sacrifice de ce héros national de nombreuses rues, des jardins publics, des ècoles et autres institutions furent dédiés à sa mémoire dans tout le pays.

Au milieu des années soixante, la lutte politique entre les partis Syrien Baath et l'ex-Président d'Egypte, le Général Gamal Abdel Nasser atteignait son sommet et voici qu'au lendemain de l'arrestation d'Eli , le désorde et le déséquilibre s'installent dans le monde arabe. La confiance personnelle des dirigeants Syriens est complétement détruite. La presse libanaise profite de cette affaire pour attaquer les dirigeants Syriens aveugles qui laissèrent Eli Cohen opérer à sa guise et bouleverser la vie Syrienne. Les publications furent copiées dans le monde et créèrent un mélange de réalité et de fantaisie.

Aujourd'hui encore, il est impossible de séparer la réalité de la fantaisie. Or nous pouvons confirmer qu' Eli n'était pas un membre actif du parti Baath, étant donné que les supérieurs lui ont ordonné de garder son passeport argentin et de refuser la nationalité Syrienne afin d'assurer son évasion en cas de danger. Eli devait garder son statut de touriste, restant neutre vis a vis du pouvoir et de l'opposition. Ces instructions furent respectées partiellement, car Eli avait la réputation d'étre le protégé d'Amin El Hafez. L'arrestation d'Eli provoqua un grand choc à ce dernier. Son gouvernement fut renversé, 60 officiers militaires furent chassés de l'Armée , dont 17 furent éxécutés secrètement.

Un groupe dirigé par le Président Amin El Hafez était préocupé par l'opinion publique et la perversion de la loi internationale. Amin El Hafez était pour un jugement public et voulait accorder à l'accusé une défense légale legitime. El Hafez avait le soutien d'un large groupe d'officiers supérieurs des Hauteurs du Golan. Ils présentèrent une pétition au quartier général demandant un jugement public pour l'espion Israelien.

Un autre groupe d'officiers de haut rang qui avait l'habitude d'assister aux récéptions d'Eli soutenu par Saleh Jadid le chef du quartier Général, pensait qu'un jugement public leur causerait un grand tord et mettrait fin a leur vie. Ce groupe voulait à tout prix , cacher la vérité des yeux du public et de faire disparaitre Eli le plus vite possible. Le resultat de cette dispute a été une violente confrontation entre les deux groupes, ce qui n'a pas amélioré la situation d'Eli; au contraire, l'un des groupes a sauvagement torturé Eli afin qu'il ne mentionne pas des faits qui pourraient les compromettre, tandis que l'autre groupe l'a torturé avec brutalité en vue de lui extraire des miettes d'informations qui pourraient éventuellement les aider à apparaitre meilleurs auprés de leur adversaires, Il fut torturé à tour de role, les deux groupes en compétition l'un avec l'autre, lui extrayèrent les ongles, lui brulèrent la peau avec des cigarettes, lui injectèrent de l'eau dans son corps afin d'intensifier sa douleur, usèrent des chocs éléctriques sur ses testicules et d'autres parties sensibles du corps, utilisant les méthodes les plus terribles et les plus cruelles. En fait, Eli a été condamné à mort avant meme son procès.

En ce temps, Eli servait comme un moyen d'exploitation par la propagande inter-arabe, il n'y avait donc aucune chance de sauver sa vie ni de donner son corps à Israel pour y etre enterré.

Les exécuteurs d'Eli Cohen ont aussi payé leur crime, un coup d'état meurtier fut initié par les éléments radicaux du parti Baath le 23 février 1966, causant la chute du gouvernement syrien et la destitution du président Amin El Hafez.

[...]

Plus de 36 ans se sont ecoulés depuis l'arrestation et l'exécution d'Eli Cohen , que son ame repose en paix, et avec l'aide du Tout -Puissant, que son sang soit vengé. Eli est considéré l'agent secret le plus important jamais connu en Israel. Ses méthodes servent depuis lors comme base d'études dans le monde entier.

Sa famille a enduré de longues périodes de souffrances , de deuil, de douleurs et de peines, et attend toujours la permission de visiter le lieu de sa tombe et dire le "kadish" pour son ame.

Je sens personnellement qu'un grand remord pèse sur ma conscience en permanence, car je servais à l‚époque aux services secrets qui étaient responsables des activités d'Eli, et je codais les messages qui lui etaient transmis et décodais ceux qui etaient envoyés par lui.

En premier lieu, je ne savais pas exactement à qui ces messages étaient adressés ou de qui ils parvenaient. Mais plus tard, j'ai trouvé que la destination était Damas, et que notre agent là-bas n‚était autre qu'Eli, connu sous le code de Kamel Amin Tabet, notre Homme à Damas.

Comme partie de mon travail , j'avais le role de maintenir régulièrement les codes des messages que ses dirigeants avait l'habitude d'échanger avec lui.

Eli et ses opérateurs avaient l'habitude d'envoyer un message personnel à la fin des transmissions , fait auquel je n'ètais pas au courant. Un jour le message était terminé par la phrase suivante: "Est- ce que Nadia a reçu la machine à coudre Singer que je lui ai envoyée? or, dans le livre des codes il n'y avait pas des mots tels que Nadia et Machine à coudre Singer. J'ai alors demandé à mes commandants ce que cela signifiait ? ils me dirent que cela est un code secret auquel je n'avais pas accès. Par curiosité j'ai visité ma belle soeur Nadia ce meme jour et trouvé qu'en fait elle avait reçu la machine à coudre mentionnée dans le message d'Eli.

Dans un autre message envoyé à Eli, la fin du télégramme contenait le message personnel suivant " Mlle Fifi a commencé à marcher" je me suis rendu directement chez ma belle soeur et j'ai vu ma petite nièce Sophie, fille de mon frére faire ses premiers pas. Cela préoccupait Eli, et ce message lui etait envoyé afin de le calmer au sujet de sa famille.

A ce point, je fus convaincu que la personne derrière ces lignes n'était autre que mon frère, Eli Cohen.

Eli venait en vacances en Israel. Durant son absence de Syrie, des faux messages furent envoyés a cette destination afin de tromper l'ennemi.

Au cours d'une de ses visites en Israel, Eli apporta une paire de pantoufles, fabriquées en Syrie, faites de velours avec des broderies dorées, pour sa fille. La taille était imprimée sur la semelle en chiffre arabe, j'en fus très étonné et demanda Eli d'ou il avait acheté ces belles pantoufles. Eli repondit sans hésitation" des Galeries Lafayette à Paris". J'ai été alors plus préssant auprés d'Eli et lui demandais comment la taille des pantoufles était écrite en langue arabe en France. Il fut un moment hésitant et dit avec sarcasme, "Est - ce un interrogatoire?, je t'ai dit que je les achetées en France. Elles ont peut-etre été importées d'un quelconque pays arabe.

Eli s'est alors sentia contrariée et a changé de sujet. II m'a demandé si j'avais obtenu une ligne téléphonique pour mon nouvel appartement, ayant récemment déménagé, et il était rare en ce temps d'obtenir une ligne téléphonique . "Tu travailles pour les services postaux, et il est donc facile d'en obtenir une , il se moquait de moi. Il ne savait pas que je travaillais comme agent dans les services secrets de l'armée. je lui ai dit que j'ai reçu un téléphone, et lui a communiqué le numéro. Mais je lui ai donné le numéro de téléphone de son appartement à Damas, qu'il avait transmis peu de temps avant son voyage en Israel, Eli a commencé à noter le numéro mais s'est arreté au beau milieu, et m'a dit, soudain, qu'il devait se rendre au supermarché avant la fermeture.

Eli s'est ensuite rendu chez ses commandants à la base principale- ceux qui le dirigeaient, et leur parla de cet incident. lls lui dirent qu'il ne fallait pa s'en faire. Mais ce n'était éventuellement qu'une coincidence et avant qu'il rentra chez lui, Ils m'appelèrent à ma base et m'avertirent de ne plus discuter de cette affaire avec Eli ni de révéler ce secret à qui ce soit.

J'ai gardé ce grand secret dans mon coeur, car il m'était impossible de le partager avec quinconque, spécialement avec sa famille. J'ai compris que mon frère Eli avait pris la terrible décision de défendre son pays, tandis qu'il s'exposait personnellement à un danger mortel.

Cette révélation a flétri mon coeur et m'a placé devant un terrible dilèmme. Devrais-je sauver sa vie pour qu'il retourne auprès de sa famille? mais entretemps trahir mon peuple et mon pays? Ou devrais négliger ce point de vue et ainsi mettre la vie d'Eli entre les mains de Dieu et lui permettre d'accomplir sa misssion sacrée et sauver le pays de sa destruction par un ennemi impitoyable?.

Je n'avais donc pas de choix. Après avoir longuement réfléchi, j'ai compris que je devais opter pour cette seconde et pénible alternative.

Le résultat de mon choix est connu, Eli fut, en fin de compte arreté et emprisonné à Damas où il fut torturé avec une cruauté barbare et bestiale difficile à décrire et à expliquer.

Après un long et pénible jugement, privé de défense légale Eli fut condamné à mort et pendu devant le public à Damas en 1965.

Les informations qu'il avait recueillies ont aidé Israel, deux ans plus tard à gagner la Guerre des Six Jours, et a sauver Israel d'une destruction certaine.

Eli a été conduit vers la mort comme un juif fier murmurant la prièrre "chma Israel". Il a demandé le pardon de sa famille, et son dernier voeu etait que nous venions tous ensemble réciter le "Kadish" pour lui et pour notre feu père.

En dépit des innombrables efforts de persuader le gouvernement syrien d'annuler sa peine de mort, y compris de la part du Pape et des chefs des gouvernements français, belge et canadien,Mon frere Eli Cohen fut publiquement pendu dans la Place Marjeh (Martyrs) à Damas devant une foule excitée et délirante [...]"

Source : http://elicohen.org/resources/brotherss ... toryfrench


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Message par DooM » 27 Sep 2006, 10:12

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