Missiles sol-air terroristes

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Missiles sol-air terroristes

Message par Dinosaure » 28 Mars 2006, 18:33

Missiles sol-air portables : caractérisation de la menace

L'utilisation de missiles sol-air portables contre un hélicoptère américain en Irak a braqué les feux de l'actualité sur ce type de menace. Peut-on la quantifier ? Le nombre de Stinger (engins américains comparables aux SA-7b utilisés à Mombasa) livrés à la résistance afghane par la CIA et l'Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais est inconnu. Pour le brigadier-général Yousaf qui dirigeait l'opération pour le compte de l'ISI, l'accord portait sur 250 affûts de tir et de 1 000 à 1 200 missiles par an. Combien circulent sur les marchés parallèles ? Il resterait entre 300 et 600 engins dont on ne sait ce qu'ils sont devenus. Les taliban en posséderaient entre 50 et 200 exemplaires tandis que 200 missiles seraient restés stockés au Pakistan. Les gardiens de la révolution iraniens auraient fait main basse sur une douzaine d'engins : l'un d'eux a été utilisé en octobre 1997 contre un hélicoptère américain dans le Golfe persique. Quinze missiles détournés par l'ISI auraient été utilisés contre des aéronefs indiens lors de combats au Cachemire. Des Stinger ont été utilisés par les rebelles tchétchènes et les Tigres tamouls.
27 mouvements de guérilla posséderaient divers types de missiles antiaériens légers : les Stinger ne sont pas seuls concernés. Les SA-7 soviéto-russes ont été copiés et modernisés : la Chine produit ainsi le HN-5 (au moins un groupe de rebelles birmans en possède), le Pakistan a développé l'Anza tandis que l'Egypte a conçu l'Ayn as Saqr. Les Russes sont équipés de SA-14, SA-16 et SA-18 plus performants. Les SA-7 voyagent assez facilement : l'UNITA en détient, la Provisional Irish Republican Army en a acquis plusieurs exemplaires, les Israéliens ont retrouvé quatre engins de ce type dans les cales du Santorini, un navire arraisonné en mai 2001. Le Jamaat e Islami a des SA-14, l'UCK des SA-18. En Irak, les Américains ont récupéré 317 SA-7 au prix de 500 dollars pièce : officiellement, on ne sait pas combien d'engins y ont disparu.
Selon un analyste du Congressional Research Service américain, entre 500 000 et 700 000 engins antiaériens légers auraient été vendus ; sur ce total, un porte-parole de la Coalition of Airline Pilots' Association estime quant à lui que 30 000 missiles circuleraient en-dehors de tout contrôle. Jusqu'en novembre 2002, 42 missiles ont été tirés contre des appareils civils : 29 seulement ont atteint leurs cibles. Car les SA-7 sont des engins rudimentaires : ils sont incapables de faire la différence entre la chaleur solaire et celle rayonnée par un réacteur dans certaines conditions d'emploi ; de même, leurs batteries se déchargent rapidement jusqu'à parfois rendre la visée impossible au cours d'une seule et unique séquence de tir. Les batteries, justement : celles des Stinger afghans seraient maintenant hors service et les missiles ne pourraient être attirés que par les signatures infrarouges des avions soviéto-russes. Enfin, utiliser correctement un missile léger est hors de portée du premier venu : il faut y être instruit et régulièrement entraîné.
Comment protéger les avions civils ? Tout d'abord en contrôlant étroitement les stocks : Washington presse les autorités nicaraguayennes de détruire 2 000 SA-7 achetés à l'Union soviétique et le conseil des ministres de la défense de la Communauté des Etats indépendants a pris l'engagement de mieux surveiller les ventes et mouvements des Strela (SA-7/SA-14) et Igla (SA-16/SA-18). Si le contrôle échoue, alors il faut surveiller les abords des aéroports : globalement, les missiles antiaériens légers ont une portée maximale de 4 à 5 kilomètres et peuvent atteindre une altitude maximale de 4 500 mètres. Comment exercer cette surveillance ? Après que des missiles sol-air portables aient été introduits en Thaïlande depuis le Cambodge, 5 000 chauffeurs de taxi exerçant leur métier à proximité du Bangkok International Airport ont été conviés à manipuler de tels engins : ils savent désormais ce qui doit éveiller leur suspicion. Aux Etats-Unis, on assiste depuis le 11 septembre 2001 à une multiplication des programmes visant à faire participer la population. Outre le Terrorist Information and Prevention System (un million d'informateurs), existent en effet un plan analogue dressé par le Trucking Security Working Group (3 millions de routiers potentiellement concernés), un plan initié par l'US Coast Guard (« Operation On Guard ») ainsi qu'un projet dénommé « Airport Watch » impliquant entre autres les 385 000 membres de l'Aircraft Owners and Pilots Association.
Si contrôle et surveillance se révèlent inopérants, alors on doit dévier ou intercepter. Les dispositifs d'autodéfense classiques sont composés d'un simple détecteur d'alerte de départ missile couplé à un éjecteur de leurres infrarouges : en Irak, le Chinook en était équipé mais le système n'était pas enclenché. Plus récents, les systèmes de brouillage directionnel montrent vite leurs limites. Le fin du fin de la technologie consiste à affoler la tête infrarouge du missile avec un rayon laser : c'est le système Large Aircraft IR Countermeasures de Northrop Grumman. Mais ce type de système est commercialisé à un prix variant entre 1 et 3 millions de dollars : selon la Federal Aviation Administration américaine, équiper les 6 000 avions civils qui volent sous la bannière de l'Oncle Sam pourrait coûter 18 milliards de dollars. Sauf si les prix baissent : l'Air Force Research Laboratory soutient le programme Affordable Laser Infrared Survivability System (ALISS) dont le but est d'atteindre un coût de 500 000, voire 100 000 dollars.
Pour les militaires, la seule mise en œuvre d'un système d'autodéfense est insuffisant : éviter un missile sol-air n'est possible qu'en ayant recours à une combinaison de contre-mesures incluant des manœuvres évasives surtout si l'on a affaire à des attaques saturantes menées simultanément par plusieurs missiles. D'autres solutions existent cependant : l'utilisation d'un laser de forte puissance basé au sol et protégeant l'ensemble de l'enveloppe de vulnérabilité propre à un aérodrome ou l'accompagnement systématique des avions décollant par un appareil de servitude dont la seule fonction serait de contrer d'éventuels missiles assaillants.
Dinosaure
 

Message par savage » 28 Mars 2006, 19:51

on peut egalement mentionner l'attaque aux missiles sol-air il y a quelques annees au Kenya par des extremistes musulmans contre un avion de ligne civil, rempli de touristes israeliens.
le drame a été evité de justesse, grace au pilote qui avait servi avant en tant que pilote de chasse

(par contre cet attentat fut simultanné contre un hotel, où un camion piégé explosa, mais ceci est 1 autre theme du modus operandi des terroristes)
savage
 
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Message par aakid » 06 Mai 2006, 13:07

Bonjour,

Dans les années 70 l’organisation « septembre noir » avait tenté d’abattre à l’atterrissage l’avion de Golda meir à Roma en utilisant des strella (sam-7).

Ils furent interceptés au dernier moment (quelques minutes avant le tir)
aakid
 


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