Avec l'autoristion expresse de l'auteur, je reproduis ci-dessous le récit succinct d'une opération de diversion à laquelle a participé le SEAL Team 5 pendant la Guerre du Golfe.
Mission : tromper Saddam Hussein
La diversion consiste à focaliser l'attention de l'ennemi sur une zone précise du théâtre des opérations afin de détourner son attention ; lors de la première Guerre du Golfe, l'état-major des forces coalisées réussit une telle manœuvre : ce fut l'opération Ave Maria. Quelques SEALs, les nageurs de combat américains, y jouèrent un rôle d'une importance prépondérante. Pour les stratèges alliés, il fallait à tout prix éviter un choc frontal : réussir un tel assaut nécessite un rapport de forces favorable de 5 contre 1, ce qui n’était pas le cas s’agissant des troupes de la coalition. La solution finalement retenue fut de réaliser un mouvement enveloppant de grande envergure pour déborder largement vers l'ouest et contourner ainsi les principales lignes de défense irakiennes. Mais pour que cette manœuvre réussisse, encore fallait-il dissimuler autant que faire se pouvait la progression de centaines de blindés à travers le désert saoudien : il fut imaginé d'attirer l'attention de l'ennemi en faisant croire à un débarquement sur la côte koweïtienne. Une équipe du SEAL Team 5 fut parmi les unités auxquelles cette mission fut confiée. Pour ce faire, les soldats d’élite furent amenés à pied d’œuvre dans la nuit du 23 au 24 février 1991 par des embarcations rapides puis par des canots gonflables avant de se mettre à l’eau à 500 mètres du rivage. Ils disposèrent face aux fortifications côtières irakiennes des bouées de balisage faisant croire à un débarquement imminent. Vers 01h00 le 24 février, ils firent exploser des charges de forte puissance à la grande surprise des sentinelles ennemies. Presque immédiatement, de puissants projecteurs irakiens fouillèrent la surface des flots, découvrant ce qui ressemblait furieusement à des balises servant à guider vers la plage des navires de débarquement. L’une des embarcations rapides américaines entama alors une sarabande, fonçant vers le rivage de toute la puissance de ses moteurs. L'embarcation vira de bord à bonne portée et ses armes crachèrent toutes les munitions disponibles : ce fut un feu d'enfer qui déferla soudain sur les positions ennemies. Simultanément, le bateau ayant récupéré les nageurs largua quelques charges supplémentaires qui explosèrent presque instantanément, ajoutant à la confusion. Ceci fait, les deux bateaux s'évanouirent dans l'obscurité. Ce fut ensuite au tour de l’aviation d'entrer en action ; les raids aériens confortèrent les officiers de Saddam Hussein dans leur conviction : les Américains projetaient bel et bien un débarquement. Une force navale alliée suffisamment conséquente pour être crédible s'approcha alors de la côte koweïtienne, faisant peser une menace sérieuse de par sa seule présence. Des interceptions radio permirent de déterminer que l’ensemble de l’opération fut un succès : au moins deux divisions lourdes irakiennes avaient, suite à la gesticulation des forces américaines, reçu l’ordre de quitter leurs positions face au désert saoudien pour aller renforcer les unités de défense côtière stationnant au Koweït.