Interview du patron de la DPSD

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Interview du patron de la DPSD

Message par Charlie Bravo » 24 Juin 2011, 10:19

Sur les dents durant le Salon du Bourget où elle a notamment mis en place un réseau de surveillance des communications, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) fait partie intégrante de la communauté française du renseignement. Mais elle en est sûrement le service le plus mal connu. Elle est garante de la protection des personnels civils et militaires des armées, des informations confidentielles qu'ils détiennent, de la sécurité générale des infrastructures et des matériels. Installée au fort de Malakoff, dans la région parisienne, et dans toutes les régions de métropole de même qu'en outre-mer, elle compte 1 200 personnels, dont 300 civils et 900 militaires. Directeur de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense, le général de corps aérien explique le rôle de son service.

Général Antoine Creux : Nous sommes en plein Salon du Bourget. En quoi la DPSD est-elle concernée par cet événement ?

Le Point.fr : Protéger la défense, c'est aussi protéger l'industrie de défense. Nos capacités opérationnelles d'aujourd'hui, comme celles de demain, reposent pour beaucoup sur les matériels développés au sein des entreprises françaises. Beaucoup d'entre elles disposent de savoir-faire stratégiques que nous devons préserver et la défense partage avec elles des informations sensibles qui doivent aussi être protégées. La DPSD collabore donc avec l'industrie de défense au quotidien. Comme lors d'un tel salon, nos entreprises peuvent avoir à faire face à des vulnérabilités supplémentaires, la DPSD est à leur côté pour les sensibiliser, évaluer les risques potentiels et leur donner des conseils pour se protéger notamment contre toute tentative d'espionnage.

Vous êtes en quelque sorte le garant de la sécurité de l'appareil français de défense. Quels sont vos défis ?

Assurer la sécurité et la protection de la défense est une mission très exigeante. Parmi les défis que mon équipe doit aujourd'hui relever, j'en citerai trois : en premier lieu, nous devons être capables d'accompagner les forces françaises partout où elles sont déployées. C'est à nous de leur transmettre le renseignement de sécurité dont elles ont besoin pour leur protection face à des menaces telles que les actes de terrorisme ou de sabotage, l'espionnage ou encore les actions subversives. Nous devons renforcer notre action auprès des petites et moyennes entreprises qui sont souvent mal armées pour défendre leur patrimoine industriel et technologique. Enfin, nous portons une attention particulière aux nouvelles menaces, notamment les cybermenaces.

La cybercriminalité inquiète les industriels et les forces armées. Comment votre service gère-t-il cette menace ?

Les attaques informatiques constituent une vraie menace que nous voyons croître de façon exponentielle. La DPSD renforce donc ses capacités techniques pour permettre au ministère de la Défense de mieux se protéger contre de telles attaques. On ne saurait que trop souligner l'importance des systèmes d'information au coeur de nos capacités opérationnelles. La culture de sécurité dans ce domaine doit encore être renforcée, c'est pourquoi la DPSD multiplie les sensibilisations de la communauté défense, notamment à base d'exemples concrets pour montrer que chacun peut être vulnérable ! La DPSD dispose aussi d'experts capables d'analyser les systèmes et de mettre à jour leurs éventuelles vulnérabilités. Nous travaillons dans ce domaine avec l'état-major des armées et l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information).


Votre service est encore dans l'ombre. Pourriez-vous nous le présenter en quelques mots, et le situer dans la communauté française du renseignement ?

Pour être synthétique, je résume en trois mots l'action de la DPSD par : "Renseigner pour protéger". La DPSD est un des six services de renseignements français, directement subordonné au ministre de la Défense. Son objectif est bien de protéger les personnels, les matériels, les installations et les informations sensibles qui forment le socle des capacités opérationnelles. Au sein de la communauté nationale du renseignement, il a ainsi la spécificité d'être le service de contre-ingérence défense.


Le Point
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Charlie Bravo
 
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