Source : Le Point - http://www.lepoint.fr/actualites-monde/ ... 4/0/412281
Un sous-officier français de la 1re Brigade mécanisée et du 402e régiment d'artillerie de Châlons-en-Champagne a trouvé la mort, lundi matin, en Afghanistan. D'après l'Élysée, qui a annoncé le décès peu avant 13 heures, ce militaire a été tué lors d'une patrouille que l'armée française effectuait conjointement avec une section de l'armée nationale afghane dans la vallée d'Alasay, au nord-est de Kaboul.
Un autre officier français a été "très grièvement blessé" au même moment. Ce dernier était membre de la 1re brigade mécanisée, également stationnée à Châlons-en-Champagne. Il a été transporté par hélicoptère jusqu'à Bagram, la grande base alliée située au nord de Kaboul, où il a été admis à l'hôpital militaire américain. "Le pronostic vital est engagé", a déclaré le lieutenant-colonel Jackie Fouquereau, porte-parole des forces françaises en Afghanistan. Il a réaffirmé que l'officier était grièvement blessé, alors qu'une source au sein de l'Otan, sous couvert de l'anonymat, avait assuré plus tôt qu'il avait succombé à ses blessures.
L'accrochage s'est produit à proximité du bazar d'Alasay où huit militaires français et une trentaine de soldats afghans patrouillaient à pied vers 10 heures heure locale lorsqu'ils ont été pris à partie par des insurgés. Dès l'alerte donnée, une "force de réaction rapide" de l'armée afghane s'est portée à leur secours tandis que des F-16 américains et des drones survolaient la zone.
Les deux militaires faisaient partie de l'une des six équipes d'instructeurs (OMLT, Operational Mentoring and Liaison Teams), fortes de 300 hommes au total, déployées par la France en Afghanistan. Ces OMLT sont l'un des piliers de la stratégie alliée visant à former des dizaines de milliers de soldats de l'Armée nationale afghane appelés à prendre progressivement le relais des forces étrangères. Cinq des six OMLT françaises sont stationnées depuis la fin octobre en Kapisa et dans le district de Surobi, où sont désormais déployés la plupart des 3.300 soldats français présents sur le sol afghan. La France a laissé entendre qu'elle pourrait annoncer l'envoi de nouveaux "formateurs" en Afghanistan, à l'issue de la conférence de Londres prévue le 28 janvier.
Incidents fréquents
Le président de la République Nicolas Sarkozy a fait part de sa "vive émotion" et a "condamné avec force cette violence aveugle". Le décès du sous-officier porte à 37 le nombre de militaires français qui ont trouvé la mort en Afghanistan depuis le déploiement des premières troupes alliées, fin 2001. Onze soldats français ont été tués dans ce pays au cours de la seule année 2009.
La Vallée d'Alasay, en Kapisa, conquise de haute lutte par les forces françaises et afghanes au printemps 2009, est située à quelques kilomètres au nord du village d'Omarkheyl où deux journalistes de France 3 ont été enlevés le 30 décembre. Les incidents sont fréquents dans cette région où les insurgés, locaux ou talibans, attaquent les convois à la Kalachnikov, à la mitrailleuse, voire au lance-roquettes ou au mortier. Sans compter les mines artisanales, menace permanente pour les soldats de la coalition.
Mardi dernier, une équipe de l'Agence France-Presse a été témoin de l'un de ces accrochages dans le village de Jalokhel, à l'entrée de la Vallée d'Alasay. Une unité, partie sécuriser le village pour une réunion entre des notables locaux et un officier français, a été prise sous le feu nourri des insurgés. La choura (assemblée traditionnelle) s'était tout de même tenue mais à l'issue de la réunion, les insurgés avaient lancé une nouvelle attaque contre les forces françaises qui n'avaient cependant déploré aucune victime dans leurs rangs.
En plus du sous-officier français, au moins six soldats de la coalition au total, dont au moins trois Américains, ont été tués lundi. Les trois militaires américains ont péri dans des combats dans le sud de l'Afghanistan, selon la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan.
