Premièrement : la DGSE recrute selon ses besoins. Deuxièmement : ni les orientations stratégiques de la DGSE ni son organisation détaillée ne se trouvent dans "Le Monde" ou dans "Libération". Conclusion : il est impossible de savoir quelle est la "voie royale", quelle spécialité permettront, dans les années à venir, d'intégrer les rangs de la DGSE. En outre, lorsque l'on passe un concours civil quelle que soit la catégorie, il est impossible de savoir, en cas de réussite tant au concours qu'à l'enquête "de moralité", quel poste vous est réservé. Tel qui espérait le Service Action se retrouvera comptable des effets d'habillement à Cercottes, tel qui espérait devenir officier traitant se retrouvera analyste à Paris, etc. Ces dernières années, la centrale a fait beaucoup d'efforts en matière d'équipement informatique principalement pour améliorer ses capacités en matière de décryptage. On pouvait donc se dire : je vais étudier les maths ou l'informatique. Oui mais voilà : les postes sont désormais pourvus. Alors que dire, que faire, quoi penser ?
La chose à faire serait de se recentrer sur les fondamentaux et se dire avant toute chose que se contenter du minimum syndical genre "bac S" ou "capacité en droit" est dramatiquement insuffisant. Beaucoup de "bac S" ou de "capacité en droit" sont sur le marché.
Le premier des fondamentaux consiste à être parfaitement bilingue. Et en l'occurrence, ce n'est pas de l'anglais dont il s'agit : pour des raisons évidentes, le chinois ou l'arabe me paraissent plus appropriés. Et attention : maîtriser au moins une langue étrangère sera (si ce n'est pas déjà le cas) OBLIGATOIRE même pour les paramilitaires du Service Action.
Le deuxième des fondamentaux consiste à viser au moins bac + 5 dans une spécialité "intéressante". Exemples de spécialités "intéressantes" : psychologie (indispensable pour un officier traitant), réseaux de transmission (interceptions, cyber-guerre), analyse financière (renseignement économique), physique nucléaire, etc. Les spécialités "bateau", celles qui n'en sont pas vraiment telles que Sciences Po, sont à mon avis à proscrire. Et que l'on ne s'y trompe pas : on pourrait par exemple penser qu'un spécialiste de physique nucléaire au sein de la DGSE va passer son temps derrière un ordinateur. Faux : il peut être amené à parcourir le monde pour assister à tout ce qui se fait en matière de conférences, il peut être amené à monter des opérations clandestines ("montage" d'une société-écran spécialisée en ingénierie nucléaire par exemple), il peut être amené à participer, en France ou à l'étranger, au "debriefing" de prisonniers ou de transfuges, etc... Une anecdote à ce sujet : par référence au 11e Choc, une figure du renseignement proposa il y a quelques années la création d'un "11e Soft" chargé des opérations "de choc" sur Internet !
Le troisième des fondamentaux serait de ne pas faire une fixation sur la DGSE. Il existe actuellement de plus en plus de "boîtes" civiles qui font le même genre de travail ou du moins à peu de choses près. Sans le carcan administratif inhibant dans lequel la DGSE est parfois engoncée.
Voilà. C'est juste mon avis.
